ALICE GUY.  Elle est Française et a fait plus de 600 films au début du siècle dernier.

On découvre son oeuvre restaurée par la Gaumont.  Son génie sort enfin du placard.  À surveiller.

LE FIGARO:

La Française Alice Guy a été la première femme cinéaste au monde. Le Musée d’Orsay consacre une rétrospective à son œuvre méconnue qui a pourtant marqué les débuts du 7e Art.

Parmi les noms qui jalonnent les débuts du cinéma, Daguerre, Etienne Marey ou les Frères Lumière, il manque celui d’une pionnière, Alice Guy. Première femme cinéaste, c’est par hasard qu’elle s’est adonnée au 7ème art. Poussée par la nécessité de travailler, elle entre comme secrétaire au comptoir général de la photographie en 1894. Racheté un an plus tard par Léon Gaumont, tout un horizon s’ouvre à ses pieds, celui du cinéma. Totalement autodidacte, elle commence à s’intéresser à ce nouveau média qui enregistre des images mouvantes : « Au départ, Léon Gaumont fabrique des machines et ce qui l’intéresse est de les vendre. Pour ce faire il faisait des démonstrations avec des petits films pour montrer l’intérêt de ses appareils », explique Martine Kaufmann, responsable du cycle « L’univers d’Alice Guy », au Musée d’Orsay. Ayant un sens affuté des affaires, Alice Guy participe à la commercialisation des trouvailles de Léon Gaumont. A l’origine, ce qui relève de considérations économiques devient une véritable passion. Alors que les premiers films servaient de matériel de démonstration, Alice Guy décide d’aller plus loin en introduisant la fiction.
Forte de ses premières expériences cinématographiques et d’une curiosité insatiable, Alice Guy touche à tous les genres, tous les thèmes. Elle s’est intéressée aux travaux des plus grands, de Méliès à Etienne-Jules Marey, en passant par les Lumière, mettant en application leurs recherches. Elle-même sait se montrer originale et découvreuse, comme ce jour où elle comprend les vertus du plan rapproché :

Stakhanoviste invétérée, la production d’Alice Guy compte plus de 600 films. Dans sa première réalisation La fée aux choux, la fée se transforme en vendeuse d’enfants, n’hésitant pas à les exhiber comme de vulgaires produits. Dans La Marâtre, librement inspiré de Balzac, elle met en scène une belle-mère brutale et relaie les relations complexes d’une famille. Dans Avenue de l’opéra, elle expérimente les trucages. Avec La vie du Christ, super production de 34 minutes , à une époque où les films n’en excèdent pas 6 ou 7, elle explore le tournage en plein air. Aux Etats-Unis, où elle s’installe en 1907 et fonde sa propre maison de production en 1910, la Solax Company, Alice Guy se fraye un chemin à travers tous les genres, du western au fantastique.
Eclectique, l’œuvre d’Alice Guy a su imposer une dimension artistique et créative aux inventions multiples de son époque. Ce qui n’était qu’une affaire de machines devint antre de l’imaginaire, contribuant à ériger le cinéma au rang de 7ème Art.
L’univers d’Alice Guy, Auditorium du Musée d’Orsay à Paris, week-end du 27-29 mai prochain.

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