Je viens d’écrire un très long texte qui a disparu. Zip. Effacé, envolé.
J’y parlais de la tristesse et du bonheur qu’elle pouvait apporter.
Oui, du sentiment indéfinissable de paix et de sérénité qui nous habite lorsqu’on peut vivre avec la tristesse, la mélancolie, le silence, le noir, la nuit, l’inconnu, l’idée de la mort même.
Ceux qui me connaissent bien savent que je ne suis pas sombre, que j’aime rire, le provoquer surtout.
Pourtant, j’ai appris, depuis toute petite à apprivoiser le chagrin, la séparation, l’absence. Signes extérieurs de tristesse.
J’aime le beige, le gris, le noir. J’aime la tombée du jour, les fleurs qui fanent, le temps qui passe, les cimetières, le Requiem de Mozart, les films lents, les dialogues profonds, la voix de Frédéric Mitterand lorsqu’il racontait les stars et les reines, le théâtre, la lecture, la peinture du Nord, la plus rude, la plus sombre.
J’aime tout ça et pourtant, je suis pleine de lumière, de vie et de profonde gaité.
Sans doute est-ce pour ça qu’on ne voit pas les choses sous le même angle?