« Life is short. Have an affair »
« La vie est courte. Prenez un amant. » C’est le slogan très cash du site de The Ashley Madison Agency, qui donne la possibilité aux gens mariés de tromper leur conjoint en toute sécurité.
Un gros buzz actuellement aux USA. Et un énorme succès commercial : le site était prêt à s’offrir une pub télé en pleine retransmission du Super Bowl, mais la chaîne NBC a refusé de diffuser les spots. L’un, assez torride, montre un homme et une femme sur le point de passer à l’acte, avant que l’on puisse lire : « Ce couple est marié… mais pas l’un à l’autre. » Dans un autre, un homme sort discrètement du lit où son épouse ronfle bruyamment quand une voix déclare : « La plupart d’entre nous se remettent d’une nuit passée avec la mauvaise personne, mais pas quand c’est toutes les nuits pour le reste de notre vie. »
« Au lieu d’avoir une aventure au boulot, de sauter sur une inconnue dans la rue ou d’engager une escort, mes clients intègrent une communauté dont tous les membres ont la même attente : avoir une relation extraconjugale », explique Noel Biderman – marié, deux enfants –, le fondateur canadien de The Ashley Madison Agency, sur le plateau de l’émission « The View », sur CTV. Selon lui, avoir un amant est aussi essentiel que d’expliquer à un adolescent l’existence des préservatifs. « C’est très malsain de croire que la monogamie fait la force d’un couple. Il y a des choses beaucoup plus importantes que le sexe dans une relation », moralise-t-il, en se vantant de préserver plus de mariages qu’il n’en détruit.
Pour devenir membre de sa « communauté », c’est gratuit. On crée son profil en écrivant ce que l’on recherche, une relation à court ou à long terme, une cyberaventure ou un chat érotique… Et à quoi l’on ressemble – taille, poids, morphologie, origines. Toutes les informations personnelles qui pourraient nous faire clairement identifier sont interdites. Ensuite, si l’on souhaite contacter une personne en particulier parmi les presque 4 millions d’inscrits, il faudra ouvrir son porte-monnaie. Un forfait de 49 dollars permet de contacter vingt membres.
Les détracteurs de The Ashley Madison Agency sont évidemment nombreux. Jessica Brody en fait partie : « Ce site pousse les couples à la déviance et à la malhonnêteté. Je trouve ridicule que des gens puissent s’inscrire, alors que c’est le premier endroit où j’irais chercher si je pensais que mon mari me trompait ! »
Le concept investira pourtant bientôt l’Europe, en commençant par l’Irlande. « La loi irlandaise sur le divorce est très stricte, ce qui est une opportunité pour The Ashley Madison Agency », a déclaré Noel Biderman au magazine IrishCentral.com, en mai dernier. « Mais je ne pense pas que l’on pourrait s’implanter en France. Les Français n’ont pas besoin de nous. Ils acceptent assez facilement que leur conjoint ait une aventure avec quelqu’un d’autre. C’est dans leur culture. » Ah bon ?