Citation du jour
“Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique.”
Luciano Pavarotti

C’est tellement vrai et rassurant!  La musique, c’est quelque chose qui se ressent.  Pour une fois,  on laisse sa logique et son intellect au vestiaire.  On se fit au feeling, à l’instinct émotif qui dicte ce qui est bon pour nous, pour notre âme, ce qui calme ou excite, ce qui fait pleurer ou danser.  Ce qui nous touche.

Tout est là.

C’est pareil pour l’Art.  Qu’est-ce qui « vient nous chercher » pour employer une expression populaire et juste?  Qu’est-ce qui nous parle?  C’est-à-dire qu’est-ce qui s’adresse à notre inconscient, à ce qu’on ne contrôle pas?  Je me souviens être tombée à genoux devant une sculpture de Camille Claudel.  Pliée en deux de larmes tant elle avait réveillé et révélé dans le marbre une fragilité tellement évidente et bouleversante dans une toute petite sculpture appelée la quête.  Alors que Rodin sculptait grand, elle réussissait à contenir la même émotion – voire plus forte – dans un tout petit format.  Tour de force.

Idem au cinéma.  Pourquoi une scène nous bouleverse?  Pourquoi la vue d’un enfant ou d’une vieille ou d’un chien nous tourne le coeur?  Cela nous ramène à quelque chose d’endormi, comme une blessure pas guérie, un crainte qui résonne.

Pourquoi les jeunes – et pas si jeunes – font appel à la violence visuelle?  Pour combler un refoulement?  Tuer, décapiter, enflammer, gagner la guerre, déjouer, semble le lot quotidien d’une frange de l’humanité accrochée aux jeux vidéos violents, aux films d’épouvante.  On aime à se faire peur. Pour étouffer quelque chose, certainement.  Pour arrêter d’avoir peur, pour engourdir ce sentiment qui nous fait peur.  On est loin du « bouh » de notre enfance!

Pourtant, il n’y a qu’à regarder les informations pour être rassasiés.  Des horreurs sous nos yeux où l’on tue des femmes et des enfants après les avoir vendus sur des marchés et violés, ou des gens sont massacrés au nom du Sacré.  Et tout ça sous fond de musique islamique au nom d’Allah?   Je ne crois pas qu’il aurait voulu ça.  Je pense que c’est le jeu de l’Homme.  St-François de Sales a dit: « Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie ».  C’est un triste exemple.

La musique provoque des réactions incontrôlables, réveille des mouvements de l’âme, divins ou diaboliques selon ce qu’on écoute.  La musique est codée, on le sait depuis longtemps.  Celle de Mozart en particulier.  Qui dit codes dit réactions.  Les larmes sont une réaction.

Elles font partie de ces réactions, comme de chanter, de danser, d’avoir les poils qui se dressent sur les bras.  Celles qui montent à l’écoute d’un oratorio, d’une symphonie, d’une chanson d’amour ou d’un solo de violon sont rarement maîtrisables.  Elles sont là pour libérer un trop plein de retenue.  C’est pour cela qu’il faut les laisser couler.

Pour ne pas éclater…

2 Commentaires

  1. Bonjour Mia,

    Je partage toutes les choses que vous évoquez dans ce texte.
    Merci de mettre si bien en mots ce qu’il n’est pas toujours aisé d’exprimer sans être mal compris!

  2. Merci Caroline. C’est Jean d’Ormesson qui dit: « on écrit pour 50 personnes ».
    Faut croire que vous en faites partie.
    Merci de commenter, on écrit un peu comme on jette une bouteille à la mer!
    Celle-ci est arriver à destination.

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