Mes amis le savent, j’aime cuisiner. Depuis toujours. Cuisiner, c’est un acte d’amour. Un don de soi. Un partage. Un cadeau.
Aussi longtemps que je puisse reculer dans mes souvenirs, j’ai eu le nez dans des livres de cuisine, des revues de cuisine, j’ai lu plus de recettes que de livres, ce qui n’est pas peu dire pour qui connaît ma passion de la lecture. Ma bibliothèque cuisine n’est pas triste non plus… même si je donne et j’élague. Et maintenant, les sites de cuisine à la télé, sur le Net. Sans parler des nombreux Food Network de ce monde où je regarde et j’écoute parler de nourriture en boucle, sans me lasser. Une drogue. Ma drogue.
J’ai eu le privilège de partager la vie d’hommes qui cuisinaient bien. D’autres qui étaient de vrais épicuriens. Un bonheur. Mes amies aiment cuisiner et manger sinon, c’est rédhibitoire, un drame, un malaise, je n’ai rien à dire. Quelqu’un qui picore, ça me déprime. Les plus beaux moments sont souvent autour d’une table. Cuisiner, c’est un acte d’amour.
J’ai travaillé pour Gaston Lenôtre qui m’a fait comprendre que je n’aimais pas la faire de la pâtisserie parce que c’était une science exacte. « Vous êtes une saucière » qu’il m’a dit. Il avait raison. Je suis une cuisinière d’instinct et l’idée de lire et suivre une recette ne me convient pas. Je suis délinquante. Je fais comme il me plaît. J’aime créer, inventer des recettes. Si vous mangez chez-moi, vous ne retrouverez jamais quelque chose que vous avez aimé parce que je cuisine sans frontières, sans règles, à l’improvisation. Donc, chaque moment est unique. Et pour moi et pour mes invités. J’ai des milliers de recettes dans la tête qui remontent quand je goûte, que je cherche, que j’assaisonne. Et je me trompe aussi, tout est question de balance. Trop salé, trop poivré, trop fade, trop liquide. C’est la règle du jeu quand on ne suit pas les règles écrites. Et c’est très bien comme ça.
J’ai voulu produire des émissions avec Chef Sophie, ça n’a pas marché. Mauvais timing comme on dit. Mais c’était une très belle idée La Maison de Sophie. Jacki et Sophie Dudemaine. Mes amis qui le sont restés.
C’est comme ça, j’ai peu de « nouveaux amis ». Le « new best friend » ne semble pas fonctionner pour moi. Mes amis le sont depuis longtemps, je les aime, ils m’aiment, ils sont confortables et moi aussi. Nous partageons une histoire ensemble.
Pas de drames, pas de sautes d’humeur, juste une belle relation de confiance et de respect. Comme cela doit l’être. On prend l’autre en entier, pas seulement quand il sourit.
Je m’égare… Je disais donc que j’aime cuisiner, comme j’aime manger. Je fais de grands détours pour goûter la cuisine de mes Chefs préférés, je vais les chercher où ils sont. Et j’apprécie chaque bouchée. Je suis fans de Jamie Oliver, de Nigella Lawson, de Giada de Laurentis, de Bobby Flay et de tous ces fous qui me font rêver de pouvoir cuisiner comme eux. Un bonheur dans l’assiette. Simple, comme j’aime. Les fumées, les mousses, les réductions, deux moules dans le fond d’une assiette ne m’ont jamais impressionnée. En cuisine, « more is more ». Raffiné mais généreux. Du vrai.
J’ai débuté l’année chez mes amis du Vermont. Terry est un Chef qui ne règne plus que sur sa cuisine, par choix. Donc, être invitée chez elle, cuisiner avec elle est un bien grand privilège. Ça suppose aussi que je deviens sous-chef, je pèle, j’émince, je trie, je… enfin, tout ce qu’on n’aime pas faire en général. Mais je la regarde faire, je suis face à elle, je lui pose des questions sur ses techniques et ses choix, c’est une école. Et parfois, elle me demande mon avis. Mon « input » comme on dit. Pour que le repas soit de nous deux. Alors, on s’amuse parce qu’en général, elle est d’accord avec mes suggestions. Et ça me fait plaisir. Évidemment.
Alors je vous dis Bon Appétit! Comme cette revue si belle et si appétissante. On la mange des yeux. Et ça donne envie de déguster tout ce qu’on voit.
Bien manger, n’est-ce pas un des deux plaisirs de la vie?
« Cuisiner c’est un acte d’amour. Un don de soi. Un partage. Un cadeau. »
C’est là tout ce qui fait une bonne cuisine.
Moi j’aime passer des heures en cuisine quand il s’agit de recevoir, de préparer une petite sucrerie « juste pour faire plaisir » aux gens que j’aime.
J’aime aussi pouvoir préparer un repas lorsque je suis chez mes amis… Quel honneur, quel partage et confiance de me laisser travailler dans leur propre cuisine : je me sens aimée et c’est une façon de leur dire que je les aime.
Sinon, je serais plutôt une sous-chef épanouie. J’aime aider, émincer, couper avec régularité et précision. J’aime ces temps privilègiés en cuisine à discuter, apprendre et partager les idées.
Tout (ou presque) se passe autour d’une table !
Merci pour ce beau texte.