Bon, ça y est, je suis é-ner-vée.

Je viens de voir sur FaceBook qu’on dit « merci Monsieur Montand » pour la reprise de la chanson « Sous le ciel de Paris » par Julien Dassin et Florence Costes dans un album-hommage à Montand.

Nul trace de l’auteur et du compositeur, pourtant deux très grands noms, amis d’Eddy tous les deux: Jean Dréjac pour les paroles, Hubert Giraud pour la musique.  Ce sont eux les parents de cette chanson, car une chanson, c’est un enfant avec un père et une mère (disait Eddy).

Voici donc, pour remettre les pendules à l’heure, un résumé des deux carrières des parents qui ont eu beaucoup d’enfants et qui ont fait chanter la France et ça continue!

L’auteur des paroles du Petit vin blanc ou de l’Homme à la moto Jean DREJAC a écrit un pan entier de l’histoire de la chanson française et sa route a croisé celle des Compagnons à deux reprises.
Disparu en 2003 Jean, de son vrai nom Jean André Jacques Brun, est né en 1921 à Grenoble. Fils de gantiers, il se lance dans la carrière à dix-sept ans avec un groupe amateur au répertoire duquel il glisse ses premières compositions aux côtés des titres de Trenet ou Misraki. Lauréat d’un concours organisé par Radio-Cité, il monte à Paris. En 1943, sur une musique de Charles Borel-Clerc, il signe les paroles sans doute les plus populaires de son répertoire, Ah le petit vin blanc !. Son interprète sera la chanteuse Lina Margy. Traduisant la gaité de la Libération, elle connaîtra ensuite les fêtes familiales et beaucoup la chantent encore aujourd’hui. Tout aussi célèbres sont les paroles qu’il écrit pour accompagner le film de Julien Duvivier : Sous le ciel de Paris, en 1950.
Ces années suivant la Libération marquent les suites d’un parcours associé aux meilleurs interprètes d’alors en autant d’étapes qui constituent une histoire vivante de la chanson française. D’abord Édith Piaf qui rend immortel son Homme à la moto, après avoir chanté le Chemin de forains. Les années cinquante voient ses textes portés par les voix de Maurice Chevalier (Mimi la blonde), les Frères Jacques (le Petit Homard), Jean Sablon (la Chanson de Paris). La décennie suivante est tout aussi riche de succès, d’Yves Montand et la Chansonnette à Dalida (l’Arlequin de Tolède) en passant par, Tino Rossi, Patachou, France Gall, Sacha Distel ou Line Renaud. De ces rencontres naissent aussi des amitiés durables. Ainsi de Michel Legrand, connu en 1965, et avec lequel seront conçus des duos et des chansons aussi variées que Oum le dauphin ou Un ami s’en est allé. Serge Reggiani sera un des interprètes fétiches de Jean DREJAC, inscrivant de ses textes tout au long de sa carrière dont Dans ses yeux, Rupture et Édith ou encore, en 2000, Enfants soyez meilleurs que nous. Charles Aznavour, Mireille Mathieu, Anny Cordy, Romain Didier ou Renaud le chanteront aussi. Il écrira pour Marcel Amont Bleu, blanc, blond (1960), La chanson du grillon (1960) et Dans le coeur de ma blonde (1961)
Les COMPAGNONS puiseront pour leur part dans ce riche répertoire : L’Arlequin de Tolède et Sous le ciel de Paris écrites en collaboration avec Hubert Giraud. Homme engagé, Jean DREJAC a défendu tout aussi bien la chanson française en tant que Président de la SACEM, que la cause de la paix. Sa ville de Grenoble lui a rendu un hommage deux ou trois ans avant qu’il disparaisse en présence de quelques-uns de ses amis dont : Michel Legrand, Marcel Amont, Romain Didier… Notre ami Jean-Jacques Blanc de Grenoble y assistait et s’en souvient…

Et HUBERT GIRAUD qui a écrit « Tellement j’ai d’amour pour toi » pour Céline à ses débuts.  Sans parler des chansons qui toutes ont été des succès (pour Gréco, Montand, Piaf, Dalida, Marie Laforêt et MAMY BLUE pour Nicoletta) il a débuté au Hot Club de France avec Django Reinhardt, puis a joué avec l’orchestre de Ray Ventura et celui de Jacques Hélian.  Rien que ça…

Jean et Hubert, salut!

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