C’est fou comme les choses vous reviennent, vous surprennent au moment où vous vous y attendez le moins.

J’ai perdu ma mère il y a six ans déjà.  Maman, c’était mon univers : mon amour premier, mon amie aussi.  Mes parents habitaient avec moi une grande maison où j’étais rarement puisque ma vie était ailleurs, du côté de Paris.  Mais il ne se passait pas un jour sans que j’entende sa voix.  Elle était mon ancre et mon repère, ma boussole et mon phare.

Alors qu’hier que je nettoyais un cœur de céleri en me disant qu’une autre fête des mères sans pouvoir la gâter, c’était bien triste, je me suis prise à penser qu’elle était au cœur de ce celeri-là, que toute sa personnalité se prolongeait dans ces quelques branches.  Un cœur de céleri, c’est le fin du fin ; tendre, parfumé, la quintessence de ce légume.   Et j’ai songé que maman allait toujours au cœur des choses et des gens.  Elle ne prenait, ne goûtait que le meilleur de tout, comme de chacun :  les pinces du homard, les œufs de l’esturgeon, les solilès du poulet, les joues de la lotte, le sourire du matin et le baiser du soir.

Maman allait au cœur des choses.  Et j’ai pensé, avec une pointe d’émotion et un soupçon de chagrin que c’était une belle ligne de vie.

Un Commentaire

  1. et ressentir une énorme bouffée de bonheur…car elle est en toi, elle est là….. dans ton coeur !!!

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